Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/20

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pour vous jusqu’à ce que vous nous ayez rejoints. » Je n’allai qu’à peu de distance, et j’eus la bonne fortune de tuer un élan. Les Indiens tombèrent dessus comme des chiens affamés ; en peu d’instans, il n’en resta pas le moindre morceau, et cependant la moitié à peine de ceux qui mouraient de faim purent en goûter.

Les vingt hommes détachés rentrèrent de la chasse sans avoir rien tué ; la plupart de mes compagnons devinrent bientôt si faibles, que beaucoup restèrent en arrière, hors d’état de marcher. Pendant bien des jours, nous eûmes pour toute nourriture les racines du me-tush-koo-she-min, plante alimentaire que les Anglais nomment grass-berry, et les Français pomme blanche (1). J’étais moi-même presque en défaillance, lorsqu’une nuit, quand tous dormaient, un vieillard, parent de ma femme, vint me réveiller et glissa dans ma main un peu de pemmican (2) qu’il avait soigneusement caché. Ce secoure, venu si à propos, me permit d’atteindre la montagne de la Tortue, où il