Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/216

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frapper de son couteau, dans l’impatience de sa rage déçue, il fit, à l’aspect de ma cabane, le geste de mépris des femmes ; ce qui l’exposa aux plaisanteries de tous les Indiens, sans en excepter ses amis.

Cette persécution continuelle n’en était pas moins insupportable pour moi, et je cherchais à l’éviter. Dans une de nos marches, j’avais précédé notre parti qui suivait un sentier battu ; je voulus me détourner un peu de la route pour placer mon camp dans un endroit où je ne serais pas nécessairement exposé à me trouver avec lui ; mais quand il vint à l’embranchement de mon sentier avec son jeune fils âgé de douze ans, je l’entendis dire à l’enfant : attends-moi ici, je vais tuer cet homme blanc. Il déposa son fardeau et, malgré les supplications de son fils, il s’avança jusqu’à cinquante verges de moi ; puis, tirant son fusil de son étui, il le banda et le dirigea sur ma poitrine.

Après être resté quelque temps dans cette position, voyant qu’il ne réussissait point à m’inti-