Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/23

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échut à notre chef Wa-ge-to-te, bien qu’il ne se fût approché qu’à quelques journées du lieu du combat, et il retourna dans son pays avec ce trophée. En arrivant à la montagne de la Tortue, à notre retour, nous souffrions tous les extrémités de la faim, et quelques uns étaient à peu près hors d’état d’aller plus loin. Nous fûmes donc obligés de nous arrêter, et il ne restait que chez quatre d’entre nous assez de force et de résolution pour essayer de chasser. C’étaient un vieillard nommé Gitch-e-weesh (la hutte du grand castor), deux jeunes guerriers et moi ; le vieillard était très animé et montrait la confiance la plus absolue de tuer quelque gibier, « Quand j’étais encore petit enfant, nous dit-il, une fois que je n’avais rien mangé pendant trois jours, le Grand Esprit vint à moi et me dit : » « J’ai entendu tes cris, je ne veux plus t’entendre crier et te plaindre si souvent ; mais si jamais tu te vois réduit à mourir de faim, appelle-moi, je t’entendrai et te donnerai quelque chose. » « Je n’ai jamais, ajou-