Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/284

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pour subvenir à la nourriture de mes enfans.

Dès que j’eus retrouvé assez de force pour me traîner, à l’aide de bâtons, jusqu’à la porte du docteur Wolkott, j’allai lui représenter que mes enfans étaient en danger de mourir de faim ; il me repoussa rudement. En m’éloignant, je versai quelques larmes, et c’était pour moi chose bien rare ; mais la maladie m’avait efféminé. Je m’évanouis, et tombai trois ou quatre fois tout de mon long sur la route, avant de regagner ma tente. Mais, bientôt après, mes souffrances et celles de mes enfans furent soulagées par un Français qui venait de faire passer le Portage à quelques bateaux.

Sa femme était de la nation des Ojibbeways, et l’accompagnait ordinairement dans ses courses. Quoique ses chevaux fussent très fatigués de la longue marche dont ils arrivaient, il voulut bien me conduire, ainsi que mon canot, jusqu’à soixante milles, et, si les forces de ses chevaux le permettaient, jusqu’à la distance entière de cent vingt milles, dont se composait le Portage.