Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/310

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fut de décider la bande à transporter son campement près du fort de la rivière Rouge.

C’était un long voyage ; pendant toute sa durée, mes enfans et moi, nous eûmes à porter de lourds fardeaux, et l’on nous traita comme des esclaves. A dire vrai, on ne m’imposait personnellement aucune charge ; mais on avait soin de tellement surcharger mes enfans (29) que, quand je les avais débarrassés de tout ce que je pouvais porter sans perdre la faculté de me mouvoir, il leur restait encore des fardeaux bien pesans. Lorsque nous fûmes campés près du fort, je réclamai mes enfans ; ils me furent positivement refusés (30). Gi-ah-ge-wa-go-mo surtout m’opposait une active résistance, et nos discussions étaient devenues une querelle si ouverte, que j’allais en venir à des mesures violentes, quand je réfléchis que je ne devais pas me permettre de verser du sang avant d’avoir communiqué mes intentions au capitaine Bulger, qui m’avait témoigné tant de bienveillance. J’allai donc lui exposer l’état des choses, et je