Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/326

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le canot de M. Stewart, de la compagnie de la baie d’Hudson, attendu, vers cette époque, avec M. Grant. Convaincu que mon apparition ferait sur eux une impression pénible, j’attendis, pour me montrer, la fin de leur repas.

Quand je les vis remettre leur canot à flot, j’entrai à gué dans la rivière, afin d’attirer leur attention. Dès qu’ils m’aperçurent, les Français cessèrent de ramer, et tous portèrent leurs regards sur moi, avec l’apparence du doute et de la stupéfaction. Le courant les entraînait avec rapidité loin de moi, et mon appel répété en langue indienne semblait ne produire aucun effet. J’appelai enfin M. Stewart par son nom, et, prononçant quelques mots anglais dont je pus me souvenir, je suppliai les voyageurs de venir me prendre. En un clin d’œil, les rames furent remises à l’eau, et le canot vint si près de moi, qu’il me fut possible d’y entrer.

Personne ne me reconnut ; M. Stewart et M. Grant étaient cependant tout à fait l’un et l’autre de ma connaissance. Je n’avais pas pu