Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La croyance de communications, par la voie des songes, avec des êtres au dessus de l’humanité n’est particulière ni à ce peuple, ni à cet âge du monde. Les hommes, surtout lorsque leur esprit est peu cultivé, sont toujours très disposés à se croire l’objet d’une attention et d’une sollicitude toutes spéciales de leurs divinités.

La plupart des Indiens de la race algonquine, peut-être même la nation tout entière, croient non seulement que leurs prières, dans les temps de détresse, sont entendues et exaucées, mais que plusieurs d’entre eux sont avertis en songe d’événemens qui doivent arriver à une époque fort éloignée, ou même après leur mort.

Il est probable que leur croyance traditionnelle d’un état futur, et des circonstances de cet état, font une si forte impression sur l’esprit des enfans, qu’ils y rêvent souvent dans leur bas âge et parfois encore dans tout le reste de leur vie : aussi en trouve-t-on parmi eux, qui, dans de violentes maladies, réduits à un état désespéré, et même déjà regardés comme morts,