Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/407

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des événemens remarquables, les Américains n’ont point d’archives à ouvrir à la curiosité européenne. Ils n’ont probablement jamais pensé, comme les Arabes, que la culture de la langue nationale est une affaire importante, et leurs orateurs, s’ils ont pu quelquefois éprouver l’effet d’un heureux choix d’expressions, ont toujours dû se voir renfermés dans un cercle étroit par la nécessité d’être compris de leur auditoire. Aussi ces orateurs paraissent-ils beaucoup plutôt rechercher la véhémence des gestes et la chaleur de l’action intelligible sans paroles, que l’élégance de la pensée et le raffinement de la diction.

Leurs chants religieux ou guerriers se composent presque tous d’un petit nombre de mots ou de phrases très brèves plusieurs fois répétés ; et dans leurs allocutions, ils développent longuement et répètent avec insistance une même idée. Quiconque entendrait un orateur indien sans comprendre sa langue supposerait tout naturellement que ses discours sont pleins de sens. Mais ces morceaux oratoires, comme leurs