Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/62

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elle-même à la rencontre du parti qui s’avançait.

L’enfant entendit plusieurs coups de fusil, et l’on ne sut rien autre chose du sort de sa mère. L’enfant courut long-temps, et se voyant serré de prés par les ennemis, perdit toute connaissance. Enfin il parvint au camp retranché en état d’aliénation mentale ; les Sioux n’étaient guère plus qu’à cent cinquante verges de lui. Il vomit le sang pendant plusieurs jours, et ne retrouva jamais sa force et sa santé, quoiqu’il vécût encore près d’une année.

Plusieurs Ojibbeways chassaient dans d’autres directions que celle où la femme d’Ais-ainse avait rencontré les guerriers sioux ; aussitôt que les ennemis cessèrent d’être en vue du fort, plusieurs jeunes hommes furent dépêchés, et reconnurent que les Sioux suivaient la trace des chasseurs. Deux d’entre eux, par une voie détournée, rejoignirent Ais-ainse au moment où les Sioux rampaient pour faire feu sur lui ; un engagement s’ensuivit, et dura long-temps, sans perte d’aucun côté.