Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/81

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de venir vivre en ce monde, j’étais là haut avec le Grand Esprit. Je regardais souvent en bas, et je découvris les hommes sur la terre. Je vis beaucoup de choses bonnes et désirables, et entre autres une belle femme ; comme je la regardais tous les jours, le Grand Esprit me dit : Pe-shau-ba, aimes-tu la femme que tu regardes si souvent ? Oui, répondis-je. Alors, reprit-il, va passer quelques hivers sur la terre : tu n’y resteras pas long-temps ; souviens-toi toujours d’être doux et bon pour mes enfans que tu vois là bas. — C’est ainsi que je suis descendu sur la terre, et je n’ai jamais oublié ce qu’il m’avait dit. Je me suis toujours tenu dans la fumée entre les deux bandes. Quand mon peuple a combattu ses ennemis, je n’ai point frappé mes amis dans leurs cabanes. J’ai dédaigné la folie des jeunes hommes qui auraient voulu m’offenser ; mais j’ai toujours été prêt à conduire nos braves guerriers contre les Sioux. J’ai toujours marché au combat peint en noir, comme je le suis