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POUR L’HISTOIRE DE LA SCIENCE HELLÈNE.

près textuellement : « Je dis que l’homme n’est pas entièrement air, comme le veut Anaximène, ou eau, suivant Thalès, ou terre, comme le dit Xénophane chez un certain auteur. » On ne trouve nulle part une telle assertion de Xénophane ; mais il est bien clair, par le texte même de Sabinus, que, s’il a péché, c’est volontairement et non pas par ignorance, car autrement, au lieu de parler comme il l’a fait, il aurait dit au juste dans quel livre se trouve cette assertion. D’ailleurs Théophraste aurait rapporté cette opinion de Xénophane dans l’abrégé des Opinions des physiciens. Il vous est facile de lire les livres où Théophraste a fait cet abrégé, si cette histoire vous intéresse.

3. Théophr., fr. 16 (Aétius, II, 20). — Théophraste, dans les Physiciens, a dit que, suivant Xénophane, le soleil est formé par la réunion d’étincelles provenant des exhalaisons humides.

4. Philosophumena, 14. — (1) Xénophane de Colophon, fils d’Orthomène, vécut jusqu’aux temps de Cyrus. Il a proclamé le premier l’incompréhensibilité de toutes choses, disant : (voir fr. 14). infinie et n’est pas enveloppée par l’air ni par le ciel ; il y a des soleils et des lunes en nombre infini ; enfin tout vient de la terre. — (4) Il attribue la salure de la mer aux nombreux mélanges qui y découlent ; Métrodore donne pour raison qu’elle filtrerait à travers la terre. — (5) Xénophane croit d’ailleurs qu’il y a eu mélange de la terre et de la mer et que c’est le temps qui a amené la séparation ; il en donne pour preuve qu’en pleine terre et dans les montagnes on trouve des coquillages, que dans les carrières de Syracuse on a rencontré des empreintes d’un poisson et de phoques, à Paros une empreinte d’aphye (anchois ?) au milieu d’une pierre, à Malte des plaques de toutes sortes de choses de mer. — (6) Cela vient, dit-il, de ce qu’autrefois tout était boue, et que, quand cette boue s’est desséchée, les empreintes se sont conservées. Lorsque la terre s’enfonce dans la mer et se transforme en boue, la race humaine disparait, puis il y a une nouvelle genèse ; ce changement arrive dans tous les mondes.

5. Ps. Plut. (Strom., 4). — Xénophane de Colophon, entrant dans une voie particulière, s’écarta de tous les précédents et