Page:Tap-Tap - Passions de jeunes miss, 1907.djvu/80

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Le silence continuait à régner dans les divisions, et une certaine angoisse envahissait les cœurs. On pressentait un événement fortuit et on redoutait le retour aux anciennes sévérités. On jugeait la coupe pleine à déborder. Après le déjeuner, Lisbeth avait voulu s’attaquer à la Française, à Reine. Elle avait trouvé à qui parler. Les deux jeunes filles s’étaient battues comme deux portefaix, s’étaient crêpées le chignon, s’arrachant les cheveux à pleines mains, se flanquant des coups sur la tête, à la mode des garçons, se pochant les yeux, se criblant le visage à coups d’ongles, se mordant les épaules et les bras. On ne parvint à les séparer qu’avec beaucoup de peine, et on les descendit aux cachots. Miss Sticker, furieuse, n’avait pas encore prononcé s’il y aurait châtiment ou non pour les coupables, et on ignorait si elle ne rendrait pas toute la maison responsable de cette querelle. Et, des voix confuses s’entendaient dans les couloirs près des portes des salles d’études, et l’on s’effarait devant la tempête qui menaçait de sévir. Les classes terminées, les élèves de toutes