Page:Tardieu - La France et les alliances, 1910.djvu/164

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celier russe ulcéré quittait l’Allemagne en disant que le congrès avait été « la plus sombre page de sa carrière ». Alexandre 11 déclarait que « Bismarck avait oublié ses engagements de 1870 ». Les journaux russes se déchaînaient contre la politique allemande. Des troupes se massaient sur la frontière de Pologne. François-Joseph, inquiet des menées russes en Orient, demandait protection. Le 7 octobre 1879, le traité austro-allemand était signé, malgré les répugnances de Guillaume I". L’abrogation de l’article 5 du traité de Prague par l’Autriche, le concours politique assuré par Bismarck au comte Andrassy pour l’occupation de No vi- Bazar avaient annoncé le rapprochement. En moins d’un an, ce rapprochement prenait forme d’alliance. Le traité, publié par les deux signataires en 1888, était conçu comme il suit :


Considérant que Leurs Majestés l’empereur d’Autriche et roi de Hongrie et l’empereur d’Allemagne et roi de Prusse doivent estimer comme leur devoir inéluctable de souverains de veiller en toutes circonstances à la sécurité de leurs empires et à la tranquillité de leurs peuples ;

Considérant que les deux monarques seront à même, par une alliance solide des deux empires, dans le genre de celle qui existait précédemment, d’accomplir plus facilement et plus efficacement ce devoir ;

Considérant enfin qu’un accord intime entre l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne ne peut menacer per-