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MÉLANGES

M. Barnard recommande l’emploi d’ouvriers-professeurs, payés par le gouvernement, pour enseigner à nos compatriotes tous les secrets de la fabrication du beurre et du fromage. Assurément, quelques milliers de piastres consacrés à une œuvre aussi importante, aussi patriotique, ne sauraient être mieux employés. Il faut espérer qu’à la prochaine réunion de la législature, le gouvernement ne manquera pas de les demander et que les députés ne les refuseront point.


LA RÉFORME AGRICOLE


11 août 1881.


On parle beaucoup, depuis quelque temps, de réformer notre système d’agriculture. Certes, nous avons grand besoin d’améliorer sérieusement notre manière de cultiver la terre, si nous voulons que notre pays soit réellement prospère et que le fléau de l’émigration cesse.

Mais sous prétexte d’opérer des réformes, il faut bien se garder des projets extravagants, impraticables, et partant nuisibles : il faut fuir les utopies. On a parlé quelque part d’un projet de fermes modèles et entretenues aux frais du gouvernement provincial.

Ces fermes modèles officielles coûteraient très cher, et feraient peu de bien, croyons-nous.

Nos cultivateurs, voyant le gouvernement dépenser annuellement plusieurs milliers de piastres sur ces fermes, diraient tout simplement : Qu’on nous donne la même somme d’argent et nous ferons aussi bien, peut-être mieux encore.

Ce sont des préjugés, nous dira-t-on. Préjugés, peut-être, mais dans tous les cas, il faut en tenir compte si nous voulons produire quelque bien. Il est inutile de nous frapper la tête contre le mur ; nous