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Que résultera-t-il de toute cette agitation produite par des conservateurs dissidents ? Plusieurs d’entre eux assurent, à qui veut les entendre, qu’ils ne diffèrent d opinion avec le gouvernement que sur la politique du chemin de fer, Un coup cette question vidée, ils se rallieront sous le drapeau de la majorité. Nous en connaissons de cette catégorie, c’est le petit nombre…

Mais, pour la grande partie des meneurs, cette question du chemin de fer n’a été qu’un prétexte. Il y a longtemps qu’on voulait faire scission.

Maintenant que ce parti connaît ses forces, ou plutôt sa faiblesse, va-t-il continuer la lutte qu’il a engagée ? Va-t-il continuer de s’unir à l’opposition libérale ? Cette union factice ne peut durer longtemps. Les idées, les principes des deux groupes sont trop différents pour que le bon ménage puisse vivre éternellement !


L’AVENIR

21 mai 1882

Nous sommes à une époque de transition. Les partis politiques, dans la province de Québec, se disloquent ; un malaise toujours croissant règne partout : le présent ne satisfait pas un grand nombre de personnes ; l’avenir inquiète sérieusement tout homme qui réfléchit.

Nous l’avons vu dans notre dernier article, l’ancien parti conservateur est scindé en deux camps, celui des libéraux-conservateurs, qui sont les hommes du pouvoir actuellement, et celui des conservateurs sans alliage de libéralisme.

Dans le parti libéral, il y aussi deux camps, moins tranchés, il est vrai, mais distincts. Le camp des avancés, dont l’organe principal est la Patrie, journal maçonnique, radical, libre-penseur. Nous croyons que beaucoup de libéraux détestent cordialement la Patrie, et seraient bien aises de la répudier publiquement. Mais ils craignent qu’en agissant ainsi ils ne fassent trop l’affaire de l’école de la Minerve. Ces libéraux ont bien raison de ne point aimer, de ne point respecter