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Il nous semble que pour éviter le reproche de vouloir exploiter les préjugés de race, les journaux ministériels devraient parler véridiquement du fanatisme haut-canadien qui existe dans les deux camps politiques. En prétendant, comme ils le font, que les grits ont le monopole de ce fanatisme, ces journaux nous portent à croire que c’est l’amour du parti et non celui de leur province qui les fait jeter de si hauts cris en ce moment.

Ce qu’il nous faut à nous, habitants de la province de Québec, ce sont des députés fédéraux qui ne se mettent point aveuglément à la remorque, soit des grits, soit des torys. Ce qu’il nous faut, ce sont des députés qui sauront revendiquer nos droits en face de Sir John comme en face de M. Blake.


LE DROIT DE VETO

15 avril 1882

Le président des États-Unis vient de refuser sa sanction au projet de loi, voté à une forte majorité par les deux chambres du congrès, pour prohiber l’immigration chinoise pendant vingt ans. En conséquence, ce bill tombe à l’eau, à moins qu’il ne soit voté de nouveau par les chambres à une majorité des deux tiers des membres, ce qui n’est guère probable.

Ce droit de veto que possède le président des États-Unis, et qu’il exerce très fréquemment pour défaire ce que les chambres ont fait, offre un singulier contraste avec nos institutions politiques. Et au risque de scandaliser les admirateurs quand même du système de gouvernement anglais, nous avouons franchement que nous trouvons la constitution américaine beaucoup supérieure à la nôtre.

Quoi qu’on en dise, la constitution américaine est plus conservatrice, dans le vrai sens du mot, que la cons-