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OU RECUEIL D’ÉTUDES

se faire une barricade ! Avez-vous jamais vu spectacle plus disgracieux ? M. David, vous avez beau vous blottir à l’abri de ce rempart où vous n’avez pas le droit de vous réfugier, vous ne vous sauverez pas. Sans toucher à une seule de ces choses respectables que vous profanez en les mettant au-devant de votre chétive personne, nous saurons bien vous rejoindre.

Ce même M. David qui parle, avec une hypocrisie révoltante de respect envers l’autorité religieuse, se permet de faire la leçon à M. le grand vicaire Caron, administrateur du diocèse des Trois-Rivières, au sujet de sa lettre où Mgr Laflèche est si noblement et si victorieusement défendu contre les attaques de ses ennemis ; il dit, avec une impudence incroyable, que « des mandements contre ceux qui manquent de respect aux cardinaux et au Pape auraient plus d’à propos en ce moment. » Voilà M. David dans un rôle nouveau ; c’est lui, dorénavant, qui va décider de l’à propos et de l’opportunité des lettres et des mandements des évêques et des administrateurs. Peut-être même le rédacteur de la Tribune va-t-il pousser la condescendance encore plus loin ; qui nous dit s’il ne voudra pas prendre l’initiative et indiquer à NN. SS. les évêques, ou à leurs remplaçants, les sujets qu’ils devront traiter. Ce sera vraiment délicieux de voir M. David inondant le pays de dépêches et de cartes postales conçues à peu près dans ces termes : M. le Grand Vicaire veuillez réprimer tel abus, condamner telle erreur ; Mgr, vous avez chez vous des individus qu’il faudrait excommunier sans délai, je vois dans votre diocèse certaines hérésies qu’il faudrait extirper tout de suite.

Du train que les choses vont, nous verrons cela avant longtemps.


18 février 1882

M. David consacre près de sept colonnes de la Tribune du 11 à discuter les questions religieuses qui