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MÉLANGES

Ceux qui ferment les yeux à la lumière, ceux qui, par un esprit de parti incroyable, acceptent ces hommes, les protègent, les encouragent, bien qu’ils soient saturés de libéralisme, ceux-là disons-nous, « aident puissamment, plus encore que Beaugrand, le franc-maçon » la propagation de la peste du libéralisme catholique.

Nous ne demandons pas des saints pour nous gouverner, ce serait trop exiger : mais nous voulons que nos ministres n’aient pas de vices , nous parlons des vices intellectuels ; nous voulons qu’ils professent de doctrines saines, et qu’ils les mettent en pratique. Ceux qui n’exigent pas cela, n’exigent pas assez.


LA COUR SUPRÊME

27 mai 1882

Il ne faut pas oublier ce tribunal ; il faut en parler de temps à autre ; il faut surtout en demander l’abolition à temps et à contre-temps.

La cour suprême constitue un véritable danger pour notre autonomie provinciale. Tous ceux qui ont suivi de près les tendances à la centralisation que manifeste ce tribunal en sont fermement convaincus.

Ce tribunal a été institué par les chefs grits pour éliminer « l’idée française » de nos statuts, et les chefs torys le maintiennent pour la même fin.

À la veille d’une élection générale, c’est plus que jamais le temps d’agiter cette question de l’abolition de la cour suprême. Que les électeurs fassent comprendre aux candidats, tant bleus que rouges, que cette affaire doit primer tout esprit de parti ; que les députés de la province de Québec doivent insister sur l’abolition de la cour suprême, au risque de déplaire à Sir John ou à M. Blake.

Nous regrettons beaucoup de voir que le Canadien qui dénonçait naguère la cour suprême avec une très