Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
369
OU RECUEIL D’ÉTUDES

nous aurons la chose sans le nom, nous aurons des académiciens sans Académie, C’est aussi bien, ou comme on dit en bon canadien, c’est aussi pire.

Quand on pense que M. J. M. Lemoine est le président de la section française ! Je ne vous dis que cela pour le moment.

Le Chronicle de Québec, qui paraît s’être constitué l’organe de la nouvelle société, annonce que la première réunion du conciliabule n’aura lieu que le 25 mai prochain. Je crois que le Chronicle se trompe. Je suis à peu près certain que je trouverai le moyen, avant cette date, de rassembler les immortels canadiens et de les faire jaser un peu. Si j’y réussis, j’en donnerai des nouvelles aux lecteurs de la Vérité.

L’Électeur veut à tout prix passer pour un journal comique, mais il n’y réussit guère. Je vais lui donner un petit coup de main et faire voir comme quoi cette feuille est réellement drôle. Seulement, il faut remonter un peu en arrière. Prenez le numéro prospectus de l’Électeur et vous y lirez la phrase suivante :


Les chefs du parti ont essayé d’établir un journal ; mais ils ont vu de suite qu’il n’avait aucune chance de réussir, s’il était fondé dans les mêmes conditions que ceux que nous avons eus jusqu’ici. Propriété d’un seul individu, il aurait pu, comme eux, nous abandonner, soit pour se vendre comme quelques-uns, personnel et matériel à la fois y compris la rédaction, à un entrepreneur public, soit comme quelques autres, parce que son propriétaire, adorateur du succès avant tout, n’aurait pu voir rien de bon dans un parti qui n’aurait pas été au pouvoir, n’importe dans quelles conditions.


En deux mots cela veut dire : Il est impossible de trouver dans nos rangs un journaliste qui ne soit pas prêt à se vendre ; le plus vertueux d’entre nous, laissé seul, se mettrait aussitôt à l’enchère. Surveillons-nous donc les uns les autres afin que nous ne puissions pas nous sénécaliser ou nous cimoniser.

Je vous l’ai dit, l’Électeur est un journal comique et ceux qui le rédigent sont de superbes farceurs.

Les Nouvelles Soirées Canadiennes publient de ce temps-ci une nouvelle canadienne signée R. de Tro-