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OU RECUEIL D’ÉTUDES

l’Église, est au bas de la chaire. Surtout, nous ne voulons pas que l’on puisse jamais nous accuser de nous servir dé la religion comme d’un escabeau. Il est criminel d’identifier des intérêts, des haines particulières, des préjugés, avec la cause sacrée de l’Église universelle.

Nous entendons nous occuper d’une manière toute spéciale des questions qui intéressent la classe agricole. Inspirer à nos compatriotes le goût de l’agriculture ; leur faire comprendre toute la beauté, toute l’indépendance de la vie agricole ; persuader à nos hommes publics, à nos capitalistes, à tous ceux qui dirigent l’opinion en cette province, que l’avenir de notre pays est dans la colonisation et l’amélioration de notre système de culture, voilà quelle sera notre œuvre de prédilection.

Résumons donc notre programme : notre journal sera catholique ; nous conservons une entière liberté d’action vis-à-vis de tous les hommes politiques à qui, nous en prenons ici le solennel engagement devant le public, nous ne demanderons jamais rien pour nous-mêmes ;[1] enfin, nous nous consacrons aux intérêts

  1. Dès le premier numéro de la Vérité nous publiions ce qui suit :

    Le département de l’agriculture et des travaux publics, de la province de Québec, a bien voulu nous adresser une annonce. Nos remerciements à qui de droit, mais nous ne pouvons pas publier l’avis qu’on nous transmet. Nous avons pris la ferme résolution, non-seulement de ne rien demander aux gouvernements, mais de ne rien accepter d’eux. Nous ne prétendons pas que tous les journaux qui publient des annonces du gouvernement soient liés ; et nous ne voulons pas dire, non plus, qu’en publiant l’annonce qu’on nous envoie, nous nous fussions engagé, en aucune manière, à approuver le ministère, à tort et à travers ; mais nous ne désirons pas que l’on puisse même nous soupçonner de rechercher les faveurs ministérielles. Nous ne faisons pas ici parade de vertu ; il y va tout simplement de notre intérêt matériel. Si l’on voyait dans nos colonnes des annonces du gouvernement, l’on nous rangerait immédiatement parmi les journaux de parti, et notre « utilité aurait cessé » du coup, car, Dieu le sait, il y a bien assez de journaux de parti déjà.