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MÉLANGES

Parlons encore de ce néfaste projet de loi. Il est mort, c’est vrai ; mais enterrons-le comme il faut, pour qu’il ne ressuscite pas l’année prochaine, ou du moins afin que, s’il ressuscite, il soit connu pour ce qu’il est.

Nous avons sous les yeux un exemplaire du bill tel qu’il a été voté par l’Assemblée législative, c’est-à-dire, tel que nous l’aurions aujourd’hui dans nos statuts, sans le Conseil législatif qui, malgré ce qu’on a fait pour l’avilir, est encore bon à quelque chose.

Nous n’hésitons pas à dire que ce projet de loi, tel que l’Assemblée législative l’a voté, est un monument dont nous n’avons pas lieu d’être fiers. Plus on l’étudie, plus on le trouve mauvais.

Par exemple, la clause deux, qui autorise les municipalités scolaires à pourvoir gratuitement les écoles des fournitures classiques nécessaires, ne contient pas la moindre clause qui sauvegarde les droits des congrégations religieuses.

En vertu de cette clause, les municipalités mal disposées à l’égard des congrégations religieuses auraient pu nuire à l’enseignement en imposant aux frères et aux sœurs des livres autres que ceux que les différentes congrégations ont adoptés. Cette lacune est très importante et très significative, car on n’ignore pas que nos grands laïciseurs de l’enseignement, sous prétexte qu’il faut de l’unité dans les méthodes, sont portés à créer des « misères » aux congrégations et à leur imposer des livres et des méthodes inférieurs aux leurs. Cette clause deux, sans cette sauvegarde, est donc très mauvaise.

Procédons par petite dose. La semaine prochaine nous parlerons de la clause 3, que M. Chapleau s’est vanté d’avoir rédigée.



10 juin 1882


Jetons encore une pelletée de terre sur le cercueil de ce fameux projet de loi.