Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
OU RECUEIL D’ÉTUDES

QUESTIONS SOCIALES


LE TRAVAIL DU DIMANCHE

4 août 1881

On le sait, l’une des plaies de la France moderne est le travail du dimanche. Gardons-nous d’imiter l’ancienne mère-patrie dans cet égarement. Sous prétexte d’éviter le rigorisme des puritains, ayons bien soin de ne point tomber dans l’excès contraire. L’Église nous ordonne de sanctifier le dimanche et de nous abstenir, en ce jour, des œuvres serviles. Nous craignons beaucoup qu’il n’y ait, dans notre pays, une tendance à mépriser cette loi.

Depuis assez longtemps nous entendions, le dimanche, le sifflet et la cloche de la locomotive, sur le chemin de fer du Nord, entre la gare du Palais et le quai des Commissaires. Intrigué par ce va-et-vient continuel, ces coups stridents du sifflet et le bruit incessant de la cloche, nous sommes descendu, dimanche après-midi, sur la voie ferrée afin de constater, de visu, ce que l’on y faisait. Le spectacle que nous y avons vu n’avait absolument rien d’édifiant. Quatre ou cinq employés du chemin de fer travaillaient. On allait chercher des wagons sur le quai des Commissaires, 011 eu ramenait d’autres du Palais. En un mot, on « faisait » et l’on « défaisait » des convois de marchandises. Et cela a duré toute l’après-midi.

Nous appelons l’attention du ministre des chemins de fer sur cet abus très grave, et nous espérons qu’il le fera cesser sans délai. Nous avons assez du train du dimanche. Qu’on n’aille pas plus loin. Personne ne pourra nous convaincre que la besogne qu’on faisait, dimanche après-midi, sur le chemin de fer provin¬