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LA RACINE DU MAL


(De l’Enseignement primaire du 1er mai 1894).

Dans le dernier numéro de l’Enseignement primaire, j’ai accusé l’esprit public d’être responsable du peu de résultats obtenus dans les écoles primaires de notre province. À l’appui de cette accusation, j’ai cité un passage d’une conférence faite par l’honorable M. G.-A. Nantel sur l’instruction publique, et les paroles du révérend M. S. Corbeil, prêtre, correspondant des Annales Térésiennes, confirmant en tout point l’avancée du ministre des Travaux publics de Québec. Tous deux partagent mon avis et regrettent que les Canadiens-français ne se soucient pas plus de leurs écoles primaires.

Le rédacteur de la Vérité de Québec, M. J.-P. Tardivel, dans son journal du 21 avril dernier, exprime l’opinion que ce manque d’esprit public a sa racine dans « le système scolaire moderne : l’État organisant, dirigeant, contrôlant plus ou moins l’œuvre de l’éducation ». Un peu plus loin, le confrère ajoute : « Convaincus que l’éducation regarde surtout le gouvernement, nos gens ne s’en occupent guère plus que de l’administration des terres publiques ».

Je ferai remarquer ici au rédacteur de la Vérité qu’il existe une grande différence entre la loi des terres et celle qui concerne l’éducation dans la province de Québec, La première centralise absolument l’admi-