Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/17

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gouvernement vraiment chrétien à la tête de la province, pour quelle raison se priverait-on du concours précieux d’une saine administration civile.

La mission de l’Église, ce semble, est d’éclairer, de guider les peuples dans le chemin de la vie. Mais « aide-toi et le ciel t’aidera ». Les sociétés, par la voix des chefs et des autorités qu’elles se choisissent, doivent donc faciliter l’action de l’Église dans le domaine de l’éducation. C’est ainsi que Garcia Moreno, d’admirable mémoire, l’avait compris. Il n’est jamais venu à l’idée du vaillant président de l’Équateur de jeter entièrement sur les épaules des évêques le lourd fardeau d’une organisation scolaire. Il est du devoir des laïques d’aider le clergé à supporter « le poids du jour ». Et une telle union seule est capable de produire des fruits sérieux. On aurait tort, je crois, de creuser un abîme entre deux puissances qui, suivant les enseignements de Rome, doivent sans cesse se donner la main au lieu de se tourner le dos. Si les droits de l’Église sont méconnus quelque part dans nos lois d’éducation, que l’on répare au plus tôt une semblable injustice. Mais, de grâce, ne séparons pas ce qui doit rester uni, ne divisons pas nos forces au moment où l’union est plus nécessaire que jamais.