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le soin de promouvoir les intérêts de l’enseignement primaire ».

C’est avec un certain étonnement, nous l’avouons, que nous avons lu ce qui précède.

Nos écoles primaires sont si peu paroissiales que le curé, c’est-à-dire le chef de la paroisse, ne fait pas partie, ex officio, du bureau des commissaires, ou des syndics scolaires. Il peut être élu par les contribuables ; mais s’il ne veut pas subir les désagréments d’une élection — et beaucoup de curés ne jugent pas à propos de le faire, avec raison, selon nous, — il doit se contenter du rôle de visiteur, rôle qu’il partage avec « le maire, les juges de paix, les colonels, les lieutenants-colonels, les majors et le plus ancien capitaine de milice », sans compter les juges, les députés, tant fédéraux que provinciaux, les professeurs des écoles normales, etc. Il a aussi le droit de choisir les livres « ayant rapport à la religion et à la morale ».

Sans doute, si l’on compare ce qui se passe ici avec ce qui se passe ailleurs, le gouvernement de la province de Québec fait à l’Église une part considérable dans la direction de l’enseignement.

Notre contradicteur nous cite, à ce propos, un extrait du récent mandement de NN. SS. les évêques sur l’éducation. Nous lui ferons remarquer que nous avons publié ce document in extenso. Il ne contredit nullement notre thèse. NN. SS. les évêques reconnaissent qu’il existe une « entente cordiale entre l’autorité civile et l’autorité ecclésiastique », et que notre système « ménage à cette dernière une part d’influence propre à sauvegarder les intérêts sacrés de la famille, de la conscience et de la foi ». Mais ils admettent, en même temps,