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Notre organisation scolaire a un certain cachet municipal, nous en convenons ; mais il suffit de jeter un coup d’œil sur nos lois scolaires pour se convaincre qu’elle a surtout un caractère provincial. Elle pourrait être encore plus centralisée, sans aucun doute ; mais elle l’est déjà beaucoup trop.

D’abord, les municipalités scolaires elles-mêmes sont de création purement gouvernementale. « Le lieutenant-gouverneur en conseil peut changer les limites des municipalités scolaires, diviser ces municipalités ou en établir de nouvelles ». Voilà le texte de la loi, Statuts refondus de la province de Québec, article 1973. Il nous semble qu’il y a là une assez forte dose de centralisation, d’intervention du gouvernement dans les affaires scolaires. L’organisation de nos écoles repose donc sur une base essentiellement provinciale.

Puis, les bureaux d’examinateurs pour les candidats à l’enseignement sont nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil, c’est-à-dire le pouvoir provincial.

Les municipalités, dit M. Magnan, ont le libre choix des instituteurs et des institutrices ! Veuillez relire avec nous cette disposition de la loi :

« Les commissaires et les syndics d’écoles, et toutes les personnes chargées de la régie des écoles, ne doivent employer que des instituteurs et des institutrices qui sont munis d’un brevet de capacité, sous peine de perdre leur part de l’allocation accordée pour l’encouragement de l’éducation ”» S. R. P. Q., article 1959.

Donc le choix des commissaires est limité par une loi provinciale. S’ils veulent avoir leur part de l’allocation votée par la législature, ils ne peuvent engager d’autres instituteurs que ceux qui ont reçu un brevet de capacité