Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/23

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Si ce n’est pas là une organisation scolaire essentiellement provinciale, nous prions M. Magnan de vouloir bien nous dire ce que c’est.

Et cette centralisation entre les mains du Surintendant donne lieu, dans la pratique, à de graves inconvénients. Nous connaissons telle paroisse non loin de Québec où il existe, à l’heure qu’il est, de grandes souffrances scolaires, si l’on peut s’exprimer ainsi, qui n’ont pas d’autre cause que la disposition de la loi que nous venons de citer, et qui ne se seraient jamais produites si notre organisation scolaire était vraiment paroissiale et diocésaine.

Les cotisations scolaires sont, comme tout le reste, soumises au bon plaisir du Surintendant qui peut les annuler ou les confirmer. S. R. P. Q., article 2052.

Le choix des livres est également limité par la loi. Le Surintendant doit retenir la subvention de toute municipalité qui permet l’usage de livres non approuvés par l’un ou l’autre des deux comités du Conseil de l’Instruction publique. S. R. P. Q., article 1929.

Ainsi, sur toute la ligne, en tout et partout, les municipalités scolaires ne peuvent sortir du cercle étroit que le pouvoir provincial a tracé autour d’elles. Et M. Magnan appelle cela une organisation scolaire plutôt paroissiale que provinciale ! Évidemment, l’écrivain de l’Enseignement primaire attache aux mots usuels de la langue française une signification que ne reconnaît pas l’Académie.

M. Magnan nous cite une parole de Léon XIII à l’appui de sa thèse. Nous avons le regret de lui dire qu’il la cite mal. Voici comment il s’exprime, en par-