Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 35 —

ecclésiastique, à employer le quart de leur revenu annuel au soutien d’une ou de plusieurs écoles, sous leur direction », fût encore en force :

« Dans la vue de remédier, autant que possible, aux tristes inconvénients qui doivent résulter de la cessation de la plus grande partie de ces écoles[1], je crois de mon devoir d’en appeler à votre zèle, et de vous inviter à faire ce qui dépendra de vous, pour procurer à votre paroisse au moins une partie des avantages dont elle jouissait sous la loi qui vient d’expirer ».

L’apathie des pères de familles, à l’égard de l’éducation de leurs enfants, était si profonde, que les paroisses, en dépit de l’autorité épiscopale et des efforts du clergé, n’avaient pas encore compris l’importance des écoles de fabrique, bien que ce système fût en force depuis 12 ans. Un extrait de la circulaire que je viens de mentionner fera foi de mon assertion :

« Il s’agit donc (dit Mgr Signay dans sa circulaire au clergé du 2 mai 1836) pour vous de faire envisager aux membres de votre fabrique tout l’avantage qui doit résulter de semblables établissements, et de leur recommander de ne pas tarder à les mettre sur pied ».

Il y avait donc 12 ans que les écoles paroissiales avaient été établies en 1836. Cependant, à cette époque, on en était encore à « démontrer l’avantage de semblables établissements », malgré les efforts réitérés et conjoints de l’évêque et du clergé. Lors des troubles de 1837-38, la constitution fut suspendue et le Bas-Canada resta sans aucun système d’éducation jusqu’à 1841. Seules les écoles paroissiales fonctionnèrent tant

  1. Ecoles ouvertes sous les auspices de la loi de 1829.