Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/88

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rieures, appelées collèges et couvents chez nous. Et cette oeuvre s’est accomplie sous la protection et avec l’aide de nos lois scolaires. Afin d’encourager les pères de famille à envoyer leurs enfants aux écoles supérieures, la loi exempte de la rétribution mensuelle tous ceux qui fréquentent les collèges et les couvents. (Voir art. 277 du Code de l’Instruction publique et art. 2072 des S. R. P. Q.)

Reste la question d’éducation de famille. Certes, nous avouons avec chagrin que notre peuple a perdu nombre des qualités qui lui donnaient un cachet tout particulier sentant le terroir, si je puis m’exprimer ainsi. Mais ce cachet, ce n’est pas toute l’éducation. Nos pères, à ce point de vue, n’étaient pas irréprochables. Autrefois, par exemple, chaque élection donnait lieu à des scènes réellement barbares ; le jour de la votation ce n’était ni plus ni moins qu’une véritable boucherie : c’était au fameux temps des bullys, des hommes forts. On se battait sans raison entre amis, voisins et fréquemment entre frères, pères et fils.

Aujourd’hui, sauf quelques exceptions, le peuple ne s’excite guère plus, quand l’époque du scrutin arrive, qu’en un grand jour de foire ou d’exposition régionale.


IV


« M. Magnan, dit notre confrère, dans les efforts qu’il fait pour prouver que notre système scolaire est plutôt municipal que provincial, nous reproche d’avoir mal cité les statuts. Nous avons reproduit les dispositions de la loi que nous avons invoquées, d’après le Code de l’Instruction publique préparé par M. Paul de Cazes, Cet ouvrage doit être très exact. Nous ne prétendons