Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 98 —

elle se trouvait propre à paralyser le bon vouloir des minorités ».

Ce fut pour ramener ces paroisses récalcitrantes à de meilleurs sentiments que le pouvoir de créer de nouvelles municipalités scolaires, lorsqu’un groupe important d’habitants se montrait disposé à construire des écoles, fut donné au gouverneur en conseil.

« Les bienfaits de la subvention du gouvernement, continue M. Chauveau, l’exemple d’une bonne école, portaient bientôt leurs fruits, et, le mouvement se propageant, il n’était pas rare de voir, section par section, des paroisses entières finir par se soumettre à l’opération de la loi, tandis qu’il aurait été impossible d’y établir jamais une seule école, si l’on eût attendu pour agir le concours de la majorité des contribuables, dans la circonscription primitive ».

Sans cet entêtement de nombre de paroisses, on n’aurait jamais remplacé le mot paroissial par l’expression municipal.

À mesure que les lois d’éducation étaient promulguées, les évêques les commentaient favorablement et les appuyaient énergiquement dans des mandements qui resteront. Ceux des évêques Signay et Bourget, surtout, les paroisses interdites par ce dernier, parce qu’elles ne voulaient pas se soumettre à la loi scolaire, la réunion imposante du clergé de Montréal, en 1850, relativement à cette matière, l’attitude unanime de l’épiscopat et du clergé de l’époque à l’égard de notre système d’éducation, tous ces faits témoignent à l’évidence que l’État, dans la province de Québec, ne s’est pas emparé de l’éducation de la jeunesse, mais qu’il n’a fait qu’obéir à l’Église en se rendant au désir de ses représentants autorisés. En présence de ces faits, le