Page:Tarsot - Fabliaux et Contes du Moyen Âge 1913.djvu/127

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Pendant tout le temps que dura cette chanson, Aucassin fut hors de lui-même. Son cœur était si oppressé qu’il pouvait à peine respirer. Quand elle fut finie, il tira le prétendu ménétrier à l’écart et lui demanda s’il connaissait cette Nicolette qu’il venait

de chanter, cette Nicolette qui aimait tant son Aucassin. Le chanteur répondit qu’il l’avait vue à Carthage, et que c’était la mie la plus fidèle, la plus franche et la plus loyale qui fût jamais née. Puis il raconta la manière dont elle s’était fait reconnaître du roi son père, et toutes les persécutions qu’elle avait eu à essuyer au sujet du païen qu’on voulait lui faire épouser : « Beau doux ami, reprit Aucassin, retournez, je vous