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LE TEMPS PASCAL.

Aux jours où plus pur peut-être,
Le zèle est aussi plus prompt,
J’aimais, sous la main du prêtre,
À courber mon jeune front ;
C’est qu’on s’estime à cet âge
Moins, en valant davantage.
Aujourd’hui j’ai, pour ma foi,
Peur d’une oreille inconnue,
Plus peur d’être seule émue
Des mots descendus sur moi !

Chrétien, la cloche t’appelle,
Viens donc, viens donc,
Viens prier à la chapelle,
Viens chercher le saint pardon.

Doux sont des jours de prière,
De calme et de liberté ;
Mais dans la profonde ornière
Quand le char est arrêté,
Quand du sable et de la boue
Il faut dégager sa roue,
Peut-il, Seigneur, vers les cieux,
Dans une tâche si dure,
Rester à ta créature
Le temps de lever les yeux !

Chrétien, la cloche t’appelle,
Viens donc, viens donc,
Viens prier à la chapelle,
Viens chercher le saint pardon.