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LA PAUVRETÉ.

Quel pouvoir malfaisant t’outrage
En paralysant tes bienfaits ?

Pourquoi, parmi nos voix, tant de voix rejetées ?
Pour un fruit qui mûrit, tant de fleurs avortées ?
Tant de grains échappés à l’épi du glaneur ?
D’où vient que sans profit tout ce bien s’éparpille,
Et que la main du sort gaspille
Tant de bonheurs pour un bonheur ?

L’âme demande en vain, rebelle et curieuse,
Quelle est de cette loi la clé mystérieuse :
Nul effort jusque-là n’est encor parvenu :
Toujours il faut souffrir dans un but qu’on ignore,
Vieillir en le cherchant encore,
Et mourir sans l’avoir connu !…