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À ÉLISE MOREAU.


D’où viens-tu, fleur des champs, à ton sol arrachée,
Pourquoi de ce séjour respirer l’air mortel ?
Ne vois-tu pas déjà du vent fatal touchée
Ta sœur[1] sur la terre couchée ;
Holocauste innocent d’un implacable autel ?

Un facile instrument de ton souffle palpite ;
Il résonne à ton gré, comme un doux chant d’oiseau ;
Crains d’en faire un appui, crois-moi, pauvre petite !
Hélas ! tu sentirais trop vite
Se briser sous ta main l’harmonieux roseau.

  1. Élisa Mercœur