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NOTES.

pour avouer que je possède, copiées de la main de l’auteur, ces belles stances du Camoëns, traduites avec une fidélité de mouvement et de couleur qui doit devenir, pour tout ce qui a jamais touché une plume, un éternel sujet d’études ; il me faudrait enfin plus de hardiesse, ou moins de scrupule, pour oser citer ce que ma mémoire a retenu des admirables pages où l’imagination adolescente du chantre futur d’Atala et de Cymodocée, s’égare dans les rêves d’un vague et premier amour, à la poursuite de l’idéale beauté, qu’il appelle sa Sylphide ou sa Charmeresse. Faute de ces explications cependant, mes vers demeureront fort obscurs pour la plupart de ceux qui les liront, à moins, ce que je désire trop pour ne pas un peu l’espérer, que M. de Chateaubriand ne cède enfin à tout ce qui le sollicite de ne pas assigner un terme si triste à la publication de ses Mémoires, à toutes ces voix qui lui disent : Ne devez-vous rien à vos contemporains qui ont sympathisé avec toutes vos émotions, qui ont recueilli toutes vos paroles, qui vous ont aimé, compris, admiré ? Combien en est-il, et des plus jeunes, qui ne sont pas destinés à vous survivre ! Les laisserez-vous donc partir sans vous avoir connu tout entier ?…


LA MER.

Salut au pavillon qui joue entre ces toiles,
Et porte en un champ bleu treize blanches étoiles.