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M. Espivent, qui coupe comme un rasoir, l’a coupé, et l’ex-Marotte a roulé au fond du précipice. Elle n’en sortira pas de trois mois.

Versons une larme, deux larmes même.

Mais ne récriminons pas.

La loi, c’est… la loi. L’autorité, c’est… l’autorité. Et ce n’est pas moi, morbleu ! qui m’insurgerai contre la loi, encore moins contre l’autorité.

Je sais que beaucoup trouvent un peu raide qu’une suspension pareille vous tombe comme ça sur le nez, sans crier « gare », au moment où l’on s’y attend le moins : je leur fais grâce de leurs compliments de condoléances. Quant à ceux qui pensent que ce n’est pas assez pour un sacripant de mon espèce, ils sont bien bons ; je les remercie de la sympathie qu’ils me témoignent.

Il y en a d’autres qui doivent dire au contraire que le général Espivent est allé trop loin en me suspendant : ceux-là, je les embrasse du fond du cœur. Ce sont ceux qui n’auraient pas voulu me voir suspendu, mais seulement pendu.

 
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