Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/111

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qui ne doivent leur situation de soupirants, la plupart du temps, qu’à un titre d’une noblesse quelconque ou à la fortune. Les jeunes premiers sont rarement très intéressants ; ils sont jolis garçons, coureurs d’aventures, à la mode, spirituels autant que possible, bons tireurs ; en un mot, ils sont sortis les premiers de la haute école spéciale des arts d’agrément. C’est leur prestige. Mais ces jolies choses ne valent pas un bon diplôme. C’est, du reste, la faute des ingénues : elles sont trop indulgentes pour le sexe barbu. Elles préfèrent les talents au talent, et ont même une tendance à négliger les jeunes savants que les auteurs, d’accord avec elles, rendent toujours ridicules. Dans le mariage, le vrai mérite consiste à ne pas en avoir, et plus on est ignorant sans trop le paraître, plus on plaît aux femmes. Je n’ai pas vu de pièce où la jeune fille vantât l’esprit et la science de son prétendant. Mais elle vantera toutes les qualités de son cœur, des fleurs bien vite fanées ! Heureusement les ingénues passent maintenant des examens ; elles de-