Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/163

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donne, depuis qu’il s’est enseveli dans la solitude. Averti des excès auxquels elle se livre, l’avare, transporté de colère, saisit un couteau et se précipite dans l’appartement de sa femme. Ses soupçons n’étaient que trop fondés ; il lève son couteau pour frapper, quand il aperçoit sur la lame le caractère « Jin ». Le couteau tombe de ses mains. La femme coupable profite de ce moment de stupeur pour se sauver, mais non sans invectiver son rnari de ses sarcasmes. Le mendiant apparaît encore une fois ; l’avare se convertit définitivement, abandonne ses richesses et entre dans un monastère.

Cette pièce est, comme on en peut juger, d’une originalité assez audacieuse, et se rapproche plutôt du genre de la légende que de celui de la comédie. On voudra bien admettre cependant que l’auteur de cette pièce est excusable d’avoir forcé ses moyens d’action, si l’on considère le but qu’il s’est proposé d’atteindre, celui de convertir un avare. L’entreprise n’était pas aisée, et je gage que, sans le concours bienveillant du prodige,