Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/212

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nos œuvres comprend un certain nombre de comédies de caractère, et le seul fait de leur existence fera apprécier, de la part des lettrés de toute nation, les progrès que nous avons réalisés dans les beaux-arts.

C’est au siècle des Youên que les auteurs tentèrent pour la première fois de peindre dans leurs œuvres des caractères choisis, et l’on pourra juger, d’après les types auxquels ils se sont arrêtés, quelles étaient les spécialités les plus en vogue qui ont tout d’abord attiré leur attention.

Je remarque l’Avare, le Fanatique, l’Enfant prodigue, le Débauché, le Bouddhiste. Ces titres ne sont pas exactement ceux que les auteurs ont donnés à leurs pièces. Nous n’avons pas au même degré que les Occidentaux le goût des formules synthétiques ; on sait que nous aimons les définitions. Je prends un exemple. Le titre de la pièce que j’ai nommée l’Avare est littéralement celui-ci : l’Esclave des richesses qu’il garde. Ce titre renferme à lui seul une observation morale. Certes, le mot « avare » reproduit bien exactement