Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/249

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dire à sa victime : « Je dis que le jeune homme est un pendard, un insolent, qui sera puni par son père du tour qu’il lui a fait ; que l’Égyptienne est une malavisée, une impertinente de dire des injures à un homme d’honneur qui saura lui apprendre à venir ici débaucher les enfants de famille, et que Scapin est un scélérat qui sera par Géronte envoyé au gibet avant qu’il soit demain. » Voilà bien, en effet, le ton qui convient à la protestation, et tous les honnêtes gens applaudiront.

Ce Scapin et ce Figaro sont d’habiles gens, quand ils vous racontent plaisamment comment ils ont joué leurs tours : mais la plaisanterie change, m’est avis, lorsqu’ils s’exercent à vos dépens et vous en font voir de belles. La comédie ne fait plus rire d’aussi bon cœur. Ce sont cependant les deux hommes qui ont fait le plus de disciples : ils ont donné les patrons qui ont servi à confectionner tous les costumes nouveaux, et ces valets ont eu plus de succès que les philosophes les plus renommés. Au demeurant, ils