Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/251

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pourquoi nos auteurs ont préféré s’en prendre aux doctrines qu’à l’homme lui-même, cet animal doué de raison dont il faut toujours se défier. Si le principe de la défiance m’est, en effet, présenté comme une règle de conduite, comme le conseil permanent de l’ange gardien qui veille à mes côtés, en un mot comme l’instinct de ma conservation, il est évident que je n’ai que faire d’apprendre les tours d’adresse de ces beaux messieurs qui ont étudié dans Scapin et dans Figaro : je suis garanti, car la défiance est le vaccin de tous ces microbes.

Les mœurs de l’Occident sont moins sévères à l’égard des principes. Les farceurs, pourvu qu’ils aient l’air sérieux, y sont favoris. Vous voyez cette chose merveilleuse qui consiste à prouver avec quelle habileté on peut parvenir à tromper son semblable, sans que le semblable en soit mieux sur ses gardes. Ce semblable n’a pas son semblable ! Ah ! le bon tour ! il se pâme ! et, le lendemain, c’est lui qui sera pris au piège. Que voulez-vous ! il avait confiance. Considérez les expressions