Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/267

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vous introduiriez cette louve dans l’intérieur de votre maison ! Mais, quand vous l’aurez épousée, la bonne harmonie disparaîtra de votre ménage et fera place à une mésintelligence tracassière. Comment vous abaisserez-vous à quitter votre femme légitime et à prendre pour compagne de votre couche une concubine avilie ! Lorsque nous aurons toutes les deux des contestations, si vous n’accourez pas à ma défense, je m’éloignerai de ces lieux ; lorsque, assise dans ma chambre, je penserai à votre retour, si je veux aller au-devant de vous, cette femme m’outragera de sa fenêtre et m’accablera d’injures !

LI.

Madame, vous êtes dans l’erreur ; elle est incapable, aussi bien que moi, de pareils procédés.

LIEOU.
Elle chante._____

Gardez-vous d’écouter les paroles de cette courtisane dont le cœur est rempli de fiel. A chaque occasion, elle abusera de votre crédulité ; elle mettra la maison au pillage. Elle vous fera des scènes, vous débitera des paroles. Pour satisfaire ses caprices, il vous faudrait des monceaux d’or et d’argent. Un temps viendra où vous mettrez en gage votre ferme et toutes vos terres ; vous sacrifierez vos belles étoffes de soie, votre argent. Vous ressemblerez à un rameau qui a perdu ses feuilles.

LI.

Eh ! Madame, Tchang-iu a tant d’attraits, sa figure est si ravissante ! Comment voulez-vous que je ne sois pas amoureux d’elle ?