Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/302

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Apprend-on à être un Parisien... spirituel ? Je crois que oui. J’ai dit qu’il fallait avoir de l’esprit : c’est indispensable. Si, par malheur, on n’en a pas, ce qui se voit chez les autres, il faut pratiquer l’humilité, et admettre, en bonne justice, comme tout le monde, ce fâcheux accident. C’est même le seul moyen, étant un imbécile, de n’être pas un sot ; Si on a de l’esprit, ce dont on est généralement sûr, il faut l’appliquer de la manière que j’ai déjà indiquée ; puis observer, écouter, réfléchir, attendre les occasions, les faire naître, surprendre au vol l’esprit qui passe, être au milieu du monde des vivants comme une harpe éolienne au-dessus des forêts agitées par le vent, et ne laisser passer entre les cordes sonores que l’harmonie... C’est très simple, vous le voyez.

Le but qu’il faut atteindre est de rendre spirituel... son esprit : car il est remarquable d’observer combien de gens d’esprit sont peu spirituels. De même, il y a des gens qu’on croit éteints et chez qui on découvre subitement une mine inexploitée, des pépites d’or à ciel ouvert. C’est à Paris