Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/33

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question que je me suis posée dans le moment même où je cherche à présenter au public des lettrés français une exquisse de notre théâtre et de nos mœurs dramatiques.

Les comparaisons sont des habitudes de l’esprit ; mais ce sont de mauvaises habitudes, et je ne m’en suis jamais mieux rendu compte qu’en étudiant ce sujet. On ne compare jamais que lorsqu’il y a avantage à le faire : c’est un moyen de démonstration qui séduit comme une sorte de sophisme. Je me garderai donc bien de comparer le théâtre français et le théâtre chinois, tentation qui serait très légitime pour un Français, parce qu’elle lui assurerait la mention : Hors concours, — ce titre que les artistes arrivés inscrivent comme un honneur sur le cadre de leurs toiles, — mais qui n’amènerait aucune conclusion. Les comparaisons se rapporteraient plutôt à la mise en scène qu’à la scène elle-même. Si vous appelez « le théâtre » la représentation que donnent dans la maison de Molière ces maîtres artistes qui ont fait de leur profession un art si élevé, qu’on ne sait lequel