Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/35

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Corneille et sur l’héroïsme plus accessible et plus humain des créations de Racine.

Puis le théâtre change : voici le rire comique et profond du grand Molière, et je bats des mains, et semblable au spectateur d’autrefois, je suis tenté de m’écrier : « Bravo, Molière ! » Est-ce que ces comédies ne sont pas toujours actuelles ? que Dieu me pardonne ! elles dépeignent aussi nos travers et nos ridicules ! Ainsi le génie fait fraterniser tous les peuples, parce qu’il n’y a qu’un seul homme dans le monde : c’est vous, c’est moi, c’est nous tous ! voilà le théâtre français ! aussi, chaque fois que j’assiste à une pièce de Molière, il me vient toujours cette réflexion : Ces œuvres-là devraient réconcilier tous les hommes qui prétendent monopoliser les perfections, et graver dans leur cœur le dogme de la Fraternité. On se contente de rire ; Molière n’a-t-il donc pas eu un but plus élevé ? Que ce grand cœur aimait les hommes, malgré son masque railleur !

Si donc on ne cherche pas uniquement au théâtre la représentation de faits divers appartenant