Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/41

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quels les hôtes de cette villa somptueuse vont venir se reposer, dans un instant, pour respirer la fraicheur de cette ravissante matinée, »

Le tableau est enchanteur. Mais admettez qu’il faille se contenter de l’imagination du régisseur et qu’il n’y ait de vrai dans tout ce récit que le chef-d’œuvre annoncé ; qu’il n’y ait, en guise de théâtre, que des tréteaux mal assurés, un horizon représenté par une cloison, et quelques tabourets de bois pour tous divans. Je crois que les loges se videraient en un instant, et que, seuls, les critiques d’art, impassibles au milieu des ruines, resteraient à leur stalle pour juger la pièce.

Au théâtre, il y a la pièce, les décors et les coulisses : ce sont les trois unités. Ainsi défini, c’est bien le monument le plus parfait de la curiosité ; une vraie lanterne magique où tout est spectacle. D’abord, la pièce, dont il ne faudrait pas médire, puisque, grâce à elle, les décors développent leurs perspectives trompeuses, et que les coulisses entretiennent les seuls plaisirs capables encore de distraire les vétérans de la cravate blanche ; et