Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/50

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Les maisons chinoises confortablement installées possèdent une salle de spectacle, et il est dans nos mœurs de faire donner chez soi des représentations dramatiques, représentations auxquelles sont conviés, non seulement les personnes du même rang et de la même société, mais aussi, à une place qui lui est réservée, le public.

Il est donc aisé d’aller au théâtre sans qu’il y ait des théâtres publics. C’est sans contredit sur cette scène, dans les hôtels des mandarins et des riches, qu’il faut aller étudier le théâtre et nos mœurs dramatiques, si l’on veut savoir que notre art ne consiste pas uniquement, comme on aime à le dire, à faire un effroyable vacarme de gongs, de tambours et de trompettes. C’est là seulement que se donnent les représentations de nos chefs-d’œuvre classiques, véritable régal pour les lettrés, et dont mes lecteurs dégageront le mérite moral, s’ils veulent bien oublier les coulisses et les décors.