Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/59

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et se donne des airs de bohème. On ne peut pas ne pas reconnaître un comédien ; il a un genre à lui ; en Chine, c’est le genre commun, essentiellement vulgaire ; il est charlatan.

Et, dans une société comme la nôtre où le costume emploie des étoffes de nuances variées, on comprendra combien il doit être aisé de se distinguer des personnes de bon ton.

Il n’est donc pas surprenant que le comédien reste isolé dans sa caste. J’ajouterai encore que leur volubilité de langage est toujours fatigante ; qu’ils ont des prétentions à l’esprit, alors que personne ne les oblige à en avoir ; que, partout où ils sont, ils encombrent les plus petits coins de leur expansive personne et qu’ils ont un choix d’expressions à faire frémir la banlieue. Tous ces travers ne les rendent pas sympathiques, et l’on se contente de les voir sur la scène, où, n’ayant qu’à interpréter des modèles de parfaite distinction, ils ont l’apparence de posséder les qualités de leur personnage. Il faut les laisser dans le cadre en compagnie de l’illusion.