Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/62

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quences ne sont pas à mettre en doute. On ne remplace pas la femme, quelque jeune et quelque joli que soit le sujet masculin qui revêt les gracieux ornements de sa toilette. La femme a sa manière à elle de jouer les passions de son cœur et d’exprimer ses sentiments, et il n’y a pas d’artiste assez osé pour aborder un tel rôle : c’est trop impossible. Mais l’art a passé après les mœurs et le sacrifice a été décidé.

Ce fait démontre que la femme dont la honte est publique ne résiste pas aussi aisément que l’homme au mépris qui la frappe. Un homme peut promener ses vices dans la rue et réunir tous les genres de débauche, le public du théâtre s’en soucie peu. Il applaudira le comédien dans tous ses rôles et entendra de sa bouche l’éloge de la vertu même. Mais la femme n’a pas ces faveurs. La générosité des actions qu’elle accomplit sur la scène et la noblesse des sentiments qu’elle y exprime sont opposées aux bassesses de sa conduite et l’on ne peut s’empêcher de regretter que la fiction ne soit pas la réalité. La vertu sied à la