Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/65

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faire essuyer leurs plâtres par des personnes de bon ton. Il est étonnant combien ces gens-là sont difficiles à satisfaire. Souhaitent-ils à leur table un fonctionnaire : ils désigneront un préfet ou un mandarin de premier rang. Est-ce un lettré : un académicien sera de leur goût. Ils s’imaginent qu’il leur suffit d’envoyer une carte de couleur cramoisie ornée de caractères dorés et revêtue de toutes les formules usitées dans le cérémonial de l’invitation ; mais ils comptent sans leurs hôtes qui ne les favoriseront pas « de l’illumination de leur présence » ; leur prétentieuse espérance sera vite déçue et les expressions de la politesse la plus raffinée, unie à celle des regrets les plus — sincères, viendront désillusionner de trop téméraires audaces.

Généralement les gens qui invitent et ceux qui s’invitent finissent par se rencontrer ; les parvenus de la fortune sont la providence des fruits secs et des incompris ; il en résulte un mélange qu’on pourrait qualifier d’affreux, pour être littéraire, mais qui est tout à fait homogène.